Bull de l’ordre des médecins.

On peut se réjouir que le projet de loi bioéthique ne retienne pas la proposition de pratiquer la recherche de trisomie 21 sur les embryons soumis au diagnostic préimplantatoire (DPI). Il s’agirait en effet d’une nouvelle extension dans le tri des embryons, technique qui ne fait que dériver depuis 20 ans vers des exigences qualitatives dont la limite est toujours repoussée (voir ici). Chaque pas, plus permissif que le précédent, est logiquement argumenté. Ici il s’agit de profiter du contrôle embryonnaire, lequel est indiqué pour risque génétique particulier (mutation familiale), afin d’identifier une anomalie pour laquelle le couple traité n’est pas davantage « à risque » que n’importe quel couple. Ce qui correspondrait à une nouvelle proposition non prévue par la loi, comme il est déjà arrivé quand le DPI , accepté pour éliminer les embryons porteurs d’une très grave mutation familiale a glissé vers l’identification d’embryons avec une probabilité de pathologie (cancers), une voie sans fin pour la médecine préventive à base probabiliste. Toujours la logique sert d’argument éthique suffisant. Mais alors pourquoi se limiter à la trisomie 21 ? et pourquoi ne pas accorder le « bénéfice » du DPI à tous les couples réalisant une fivète ? et finalement pourquoi ne pas trier les embryons de tous les couples dés que la fivète ne sera plus une épreuve pénible (voir ici) ? Le plus nouveau,et le plus inquiétant, est que la proposition du jour concernant la trisomie 21 est venue du Comité d’éthique (CCNE) lui-même…